Projet gazier GTA : graves accusations contre BP et Kosmos

Selon un rapport du cabinet Mazars, les compagnies britannique et américaine impliquées dans l’exploitation du gaz partagé entre le Sénégal et la Mauritanie sont suspectées d’avoir recours à des pratiques frauduleuses au détriment de l’État sénégalais.

Seneweb.com rapporte que des irrégularités financières majeures ont été mises en lumière dans un rapport d’audit réalisé par le cabinet Mazars. Ce rapport, largement repris dans l’édition de Libération du mercredi 11 décembre, cible BP et Kosmos Energy, deux acteurs clés dans l’exécution du Contrat de recherche et de partage de production d’hydrocarbures (CRPP) lié au champ pétrolier Grand Tortue/Ahmeyim (GTA), partagé entre le Sénégal et la Mauritanie et découvert en 2015.
Les points soulevés par l’audit

L’audit, couvrant la période 2012-2021, révèle au moins sept irrégularités financières :

Surestimations et absences de justificatifs :
BP a déclaré des coûts récupérables pour l’Unité GTA s’élevant à 4 126 957 dollars (près de 2,6 milliards FCFA), incluant 1,8 million de dollars (1,1 milliard FCFA) transférés par Timis Corporation, ancien opérateur du projet. Mazars estime que ces montants, non accompagnés de justificatifs probants, ne peuvent être considérés comme récupérables.

Coûts non justifiés par Kosmos Energy :
Kosmos a déclaré 171 987 dollars (près de 120 millions FCFA) de coûts pour la période 2014-2016. Selon Mazars, les justificatifs fournis, essentiellement des factures sans preuves des prestations, sont insuffisants pour valider le caractère recouvrable de ces dépenses.

Refacturation de charges fiscales :
Une refacturation par Eiffage Marine, sous-traitant, pour un montant de 12,063 millions de dollars (7,5 milliards FCFA) a été considérée comme coût récupérable. Or, Mazars rappelle que les contractants bénéficient d’une exonération fiscale sur les projets pétroliers, rendant ces coûts inadmissibles dans le cadre du recouvrement du Cost Oil.

Non-conformité dans la comptabilisation des devises :
BP n’a pas respecté les règles de comptabilisation des opérations en devises, entraînant un surplus estimé à 194 346 dollars (121 millions FCFA). Cela conduit à rejeter 34 milliards FCFA des coûts pétroliers récupérables imputés au Sénégal.

Frais de siège surévalués :
Mazars a relevé une surévaluation de 301 millions de dollars (187,4 milliards FCFA) pour les frais de siège, en plus d’écarts de 30 829 dollars (19,1 millions FCFA) et de justificatifs insuffisants pour 69 731 dollars (43,4 millions FCFA).

Conséquences et critiques

Ces irrégularités mettent en lumière des pratiques qui pourraient nuire aux intérêts financiers du Sénégal, particulièrement dans un contexte où les revenus du pétrole et du gaz sont essentiels pour le développement économique.

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