Le budget de la présidence passe de 80 à 49 milliards, I’Assemblée Nationale passe de 20 à 19 milliards, la Primature passe de 25 à 11 milliards….

Sénégal : Une réduction budgétaire significative pour les institutions de l’État

Dans un contexte de pressions économiques croissantes et de demandes de rationalisation des finances publiques, le gouvernement sénégalais a récemment annoncé une réduction notable des budgets alloués à certaines institutions étatiques clés pour l’année fiscale à venir. Ces ajustements, qui touchent notamment la Présidence de la République, l’Assemblée nationale et la Primature, suscitent de nombreuses réactions au sein de la société civile et de la classe politique.
Un effort de rationalisation budgétaire

Selon les données officielles, le budget de la Présidence de la République, historiquement critiqué pour son ampleur, passera de 80 milliards de francs CFA à 49 milliards, soit une baisse de près de 39 %. L’Assemblée nationale, de son côté, voit son budget réduit de 20 milliards à 19 milliards, une diminution plus modeste mais symbolique. La Primature, institution relancée récemment après sa suppression en 2019 et sa réintroduction en 2021, subit une baisse drastique de son budget, passant de 25 milliards à 11 milliards, soit une réduction de plus de 50 %.

Ces ajustements budgétaires interviennent dans un climat socio-économique tendu, marqué par une hausse du coût de la vie, des revendications salariales dans plusieurs secteurs publics, et des appels à plus de transparence dans la gestion des ressources publiques.
Les justifications du gouvernement

Le gouvernement sénégalais a justifié ces réductions comme étant une réponse aux exigences d’austérité imposées par le contexte économique mondial, aggravé par les répercussions de la crise énergétique et alimentaire internationale. Ces efforts de rationalisation, selon les autorités, visent à réorienter les ressources publiques vers des secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé et l’emploi des jeunes.

Le ministre des Finances a également souligné que cette démarche s’inscrit dans une volonté de promouvoir une gouvernance plus sobre et vertueuse, conformément aux engagements pris par le président Bassirou D FAYE. Cette annonce semble vouloir répondre aux critiques récurrentes concernant le train de vie élevé de l’État, souvent dénoncé par l’opposition et la société civile.
Réactions partagées

Cette réduction budgétaire a toutefois été accueillie de manière contrastée.

La société civile, notamment des organisations comme le Forum Civil, salue ces diminutions qu’elle considère comme une étape positive vers une meilleure gestion des deniers publics.
L’opposition politique, en revanche, reste sceptique. Des figures comme AMADOU BA ou Barthélémy Dias estiment que ces réductions, bien qu’importantes en apparence, ne suffisent pas à résoudre les problèmes structurels de gouvernance et de priorisation des dépenses publiques.
Le grand public, de son côté, demande à voir comment ces économies seront réinvesties, notamment dans des programmes sociaux ou des projets d’infrastructure essentiels.

Quelles implications pour l’avenir ?

La baisse des budgets de ces institutions pourrait marquer un tournant dans la manière dont l’État sénégalais gère ses finances publiques. Toutefois, la réussite de cette initiative dépendra largement de la transparence et de l’efficacité avec lesquelles ces fonds réorientés seront utilisés.

Dans une année préélectorale, ce choix pourrait aussi avoir une portée politique importante, permettant au gouvernement de démontrer sa volonté de répondre aux critiques populaires tout en rassurant les bailleurs internationaux sur sa gestion rigoureuse des finances publiques.

Si cette réduction des budgets institutionnels s’accompagne d’une amélioration des conditions de vie des Sénégalais, elle pourrait constituer une véritable avancée dans la quête d’une gouvernance plus équitable et responsable. Dans le cas contraire, elle risquerait d’être perçue comme une mesure symbolique sans impact réel sur les priorités du pays.

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